Du 5 au 31 août 2020 (pendant les heures d’ouverture du Musée)
L’entrée est gratuite les mercredis soirs de 17h à 21h avec accès à l’exposition permanente Porter notre identité – La collection des Premiers Peuples
Jason Edward Lewis : The World That Surrounds You Wants Your Death (Le monde qui vous entoure veut votre mort)
Musée McCord, Atrium, niveau 1
La Biennale d’art contemporain autochtone (BACA), 5e édition
Kahwatsiretátie : Teionkwariwaienna Tekariwaiennawahkòntie
Honorer nos affinités
Sous le commissariat de David Garneau (Métis) assisté de rudi aker (Wolastoqiyik) et de Faye Mullen.
Des mots recherchés et un code soigneusement élaboré constituent la base de la pratique créative de Lewis. La poésie est un médium intime. Elle vous attire vers elle en chuchotant. Vous devez prêter attention aux détails, réfléchir au texte et au sous-texte, et percevoir votre chemin à travers les mots. Ce sont ces qualités que Lewis cherche à reproduire ‒ visuellement, activement et numériquement ‒ à travers les médias interactifs. Lewis s’intéresse constamment à la langue, à la façon dont elle est construite, utilisée, exploitée et transcendée à mesure que sa structure se déploie vers de nouvelles formes. Les deux œuvres de la Biennale, The World That Surrounds You Wants Your Death et Smooth Second Bastard, questionnent nos façons de communiquer entre nous, notre positionnement au sein de géographies culturelles plus vastes et notre affirmation par rapport à nos propres attentes et à celles de nos communautés, autochtones et non autochtones.
L’œuvre The World That Surrounds You Wants Your Death débute avec les mots de la poétesse Paula Gunn Allen, d’origine Laguna Pueblo : « Quand vous avez vécu cinq cents ans de génocide, quand vous savez que l’autre monde qui vous entoure veut votre mort et rien d’autre, vous devenez amer. Vous ne vous en remettez pas. Ça en vient presque à se transmettre génétiquement. Ça donne un esprit, une conscience prodigieuse. Mais sous cet esprit, il y a une morsure ».
Le poème interactif combine les mots d’Allen avec deux textes de Lewis. Le texte marron, qui se déplace vers le haut lorsque le lecteur fait glisser son doigt sur l’écran, est un poème de Lewis dans lequel il peine à expliquer à ses jeunes fils comment la culture dans laquelle ils évoluent a systématiquement tenté de tuer leurs ancêtres; comment cette culture persiste à considérer les Autochtones comme une nuisance et un anachronisme qu’elle aimerait bien voir périr et disparaître; et comment il se pourrait que des gens les détestent (les garçons) et veulent leur faire du mal simplement à cause de la couleur de leur peau. Le texte noir qui défile vers le bas reproduit le contenu d’un courriel transféré à Lewis par un ami, un artiste cri, qui mentionne que l’expéditeur dudit courriel a été engagé pour le tuer. C’est à la fois hilarant et menaçant.
Jason Edward Lewis est un poète, un artiste et un concepteur de logiciels œuvrant dans le domaine des arts numériques. Il a fondé l’Obx Laboratory for Experimental Media, où il dirige des projets de recherche/création explorant l’informatique en tant que matériel créatif et culturel. Lewis est profondément engagé dans le développement de nouvelles formes d’expression intrigantes en travaillant au niveau du concept, de la critique, de la créativité et de la technique simultanément. Il codirige les projets Aboriginal Territories in Cyberspace et Initiative for Indigenous Futures, il est cofondateur du groupe de travail Indigenous Protocol and Artificial Intelligence et titulaire de la chaire de recherche universitaire en médias informatiques et en imaginaire de l’avenir autochtone à l’Université Concordia. Né et élevé dans le nord de la Californie, Lewis est cherokee, hawaïen et samoan. Son travail de création et de production a été souligné par le biais du premier prix Robert Coover pour la meilleure œuvre de littérature électronique, puis deux fois via des mentions honorables au Prix Ars Electronica. Il a également été récipiendaire du prix imagineNATIVE Best New Media à plusieurs reprises et son travail a fait l’objet de six expositions individuelles. Ses champs de recherche comprennent la théorie et l’histoire des médias émergents ainsi que les méthodologies de recherche sur les technologies artistiques.