Du 7 mai au 3 juillet 2022
Land Back : Susan Blight, Quinn Hopkins, Devin Ronneberg & Kite, Casey Koyczan, Beric Manywounds, Michael Namingha, Lawrence Paul Yuxweluptun & Paisley Smith, Chandra Melting Tallow
Commissaire : Michael Patten
La Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) – 6ème édition
Quai 5160 – Maison de la culture de Verdun
5160 Bd LaSalle, Verdun, QC H4H 1N8
Depuis des temps immémoriaux, les peuples autochtones ont préservé la biodiversité malgré la croissance continue de la population humaine. Peu après l’époque des premiers contacts avec les européens, les communautés autochtones ont été dépouillées de leurs terres ancestrales ; le mouvement Land Back vise à restaurer la gouvernance et l’intendance du territoire pour un avenir durable.
Si Land Back se veut un appel à action, un retour d’équité sur un territoire dérobé, il permet aussi de s’ouvrir à un certain questionnement. Comment pouvons-nous protéger au mieux la biodiversité, les terres et les eaux ? La première étape serait de rendre la terre à ses protecteurs traditionnels et légitimes. La revalorisation des savoirs autochtones va au-delà des gestes symboliques de reconnaissance ou d’inclusion ; elle vise à modifier de manière significative les pratiques et les structures.
Dans la science-fiction, comme dans le monde contemporain, les communautés autochtones sont souvent exclues du narratif. Habituellement associées au passé, les perspectives autochtones sont rarement sollicitées en ce qui a trait au monde futur. À contre-courant, plusieurs artistes issus du monde du cinéma, de la littérature comme des arts visuels, se sont tournés vers le futurisme autochtone : un concept théorisé par la professeure anishinabe Dr. Grace Dillon dans son livre Walking the Clouds: An Anthology of Indigenous Science Fiction (2003). Le futurisme autochtone est un mouvement multidisciplinaire artistique et culturel qui vise à intégrer le point de vue autochtone dans les conversations portant sur l’apocalypse, le surnaturel et les technologies, entre autres.
Cette exposition, avec une forte proposition d’œuvres vidéo, réunit les travaux des artistes Beric Manywounds, Casey Koyczan, Kite et Devin Ronneberg. Un dialogue marqué s’installe entre les projections de Manywounds et Koyczan sur le thème de la spiritualité, à travers une esthétique mystique et merveilleuse. Tandis que la vidéo Fever Dream de Kite et Ronneberg aborde la question du surnaturel dans le monde autochtone et allochtone, allié à la peur de la fin du monde.
Ces œuvres s’allient aux réalités augmentées ou virtuelles de Quinn Hopkins ou du duo Lawrence Paul Yuxweluptun et Paisley Smith ; deux pièces profondément ancrées dans les récits et créatures de légendes autochtones.
Dans une approche plus matérielle, Chandra Melting Tallow présente ses installations Blood Count et IIKAAKIMAT dans un discours portant sur le monde métaphysique et des rêves. Susan Blight, toujours par le procédé de l’installation, initie une conversation sur le silence du grand public et des autorités gouvernementales face aux crises dont souffrent les peuples autochtones. Pour ce faire, elle utilise un plant de busseroles – une plante médicinale rattachée aux savoirs Anishinaabe – à titre de vecteur. Cette installation fait écho aux Altered Landscape de l’artiste Michael Namingha, des compositions géométriques et photographiques abstraites de paysages aériens de la région des Four Corners, qui traitent de l’impact environnemental de l’industrie pétrolière.
Nous espérons que cette plateforme permettra de réfléchir davantage aux perspectives autochtones dans les problématiques futuristes.
Nous reconnaissons que la BACA prend place en territoire autochtone non cédé et que la nation Kanien’kehá:ka est la gardienne des terres et des eaux que nous nous partageons aujourd’hui. Tiohtiá:ke / Montréal est connu historiquement comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations. Aujourd’hui une population diversifiée y réside. La BACA reconnaît l’importance des liens avec le passé, le présent et le futur dans les relations courantes entre les Autochtones et les Allochtones au sein de la communauté montréalaise.
La Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) remercie le Conseil des arts du Canada, le gouvernement du Québec (Conseil des arts et des lettres du Québec, Fonds d’investissement pour le rayonnement de la Métropole), Tourisme Montréal, le Conseil des arts de Montréal, Quai 5160 – Maison de la culture de Verdun et ses autres partenaires diffuseurs.